Le Reiki par le magazine Psychologies

Le reiki

D’origine japonaise cette technique d’imposition des mains, que chacun peut apprendre, dissiperait les nœuds énergétiques à l’origine de nos blocages. Et viserait plus largement à reconnecter notre esprit à l’énergie universelle. Pourquoi ? Comment ? Nombre de mystères planent encore autour du Reiki… Par Erik Pigani

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A première vue, cela ressemble à une séance d’imposition des mains prodiguée par un guérisseur traditionnel. Le patient est allongé sur un simple matelas ; le maître de reiki, assis à ses côtés, place ses mains à plat quelques minutes sur les yeux, puis sur les oreilles, les tempes, le ventre enfin, ou sous la tête, sous les genoux… Pas un mot. Juste du calme et de la concentration.

Simple pratique de « guérissage », comme on disait autrefois ? Pas tout à fait. Alors que les guérisseurs occidentaux exercent leur art de manière empirique, les thérapeutes de reiki utilisent une véritable méthode, reposant sur des règles, un déroulement, une théorie. Elle est censée améliorer aussi bien notre état de santé que notre état psychologique – névroses, phobies, blocages relationnels ou angoisses s’évanouiraient en quelques séances – et ne nécessite aucun don particulier : tout le monde peut devenir maître de reiki après une courte formation. Voilà qui explique l’engouement récent pour ce système thérapeutique, la multiplication des praticiens et de pages personnelles « reiki » sur Internet… Et la publication de quarante livres sur le sujet ces dernières années !

La “lumière” intérieure

En japonais, le mot « reiki » désigne à la fois ce que l’on ne voit pas mais que l’on perçoit au-delà de l’apparence physique, et la « force universelle de vie ». Une forme d’énergie vitale spirituelle, présente en chacun de nous et que d’autres traditions ont intégrée : c’est le « ch’i » des Chinois, le « prana » des Hindous, le « pneuma » des Grecs, ou même la « lumière » des chrétiens.

L’origine du reiki remonterait à la nuit des temps. Pour certains spécialistes, à la naissance du Tibet, pour d’autres, il s’agirait plutôt d’une forme bouddhiste du qi-gong. Des manuscrits sanscrits hindous vieux de 2 500 ans y font déjà référence… Une chose est sûre : cet art thérapeutique traditionnel a complètement été oublié jusqu’à la fin du siècle dernier, époque où il est redécouvert par Mikao Usui, un médecin japonais. On raconte qu’après un long périple initiatique, Usui retrouva le manuscrit du « système de guérison manuelle du Bouddha » et qu’il vit, au cours d’une illumination mystique, les symboles, formules et techniques du reiki, qui deviendra, selon ses propres termes, le « système Usui de guérison naturelle ».

Une gestuelle codifiée

Les maîtres de reiki sont légataires d’un véritable patrimoine codifié : enchaînements de gestes quasi chorégraphiques, position précise des mains, principes philosophiques et spirituels alliant à la fois bouddhisme et christianisme, utilisation de symboles énergétiques chinois, etc. Le tout en référence au fonctionnement des sept chakras qui, selon la médecine traditionnelle hindoue et chinoise, sont les portes d’entrée et de sortie des énergies de notre corps. Pourtant, la pratique elle-même n’est ni figée ni dogmatique, car chaque maître doit laisser parler son intuition pour effectuer les mouvements « justes » et a sa propre approche, qu’il adapte en fonction de chacun : il parle ou ne parle pas, commence par les yeux ou par les tempes, etc.

On peut néanmoins brosser le déroulement d’une séance type telle qu’elle est enseignée au cours du premier stage d’initiation. Le « donneur », assis à côté du « receveur », croise ses bras sur sa poitrine, mains à plat sur le cœur, et se concentre. Puis, partant de la tête pour aller jusqu’aux pieds, il passe trois fois ses mains à quelques centimètres au-dessus du receveur pour prendre contact avec son énergie. Ensuite, il glisse lentement une main sous sa nuque, l’autre sous sa tête. Trois minutes plus tard, il retire doucement une main et recouvre une oreille ; retire l’autre main et couvre l’autre oreille. Toutes les trois minutes, il va effectuer ces mêmes gestes sur les tempes, la gorge, le cœur, le plexus solaire, le nombril, les cuisses, les genoux, les chevilles, la plante des pieds… La même opération est répétée pour le dos.
Enfin, le praticien passe au traitement des différentes parties du corps, avec des enchaînements de gestes spécifiques pour chaque problème physique ou psychologique à résoudre. Une séance complète dure entre trois quarts d’heure et une heure.

Un effet placebo ?

Que se passe-t-il vraiment ?

« Toute personne sceptique peut s’imaginer qu’il n’y a rien d’autre que le contact léger des mains du thérapeute sur notre corps, raconte Jacqueline. Je suis très pragmatique et je ne crois pas à ces histoires d’énergie personnelle ou universelle. Mais là, j’ai bien été obligée de constater que la chaleur qui se dégageait de ce contact n’avait rien d’habituel. C’était beaucoup plus intense. Ça s’est amplifié au niveau de mon genou droit qui, il y a dix ans, a été opéré. La praticienne de reiki n’en savait pourtant rien. »

Cette chaleur inhabituelle, ressentie à la fois par le donneur et le receveur, est considérée comme l’une des réalités « objectives » de la technique. « Lorsqu’on place la main sur une région bloquée, on ressent tout d’abord une impression de froid, explique Unmani Finet, fondatrice de l’Institut Akasha. Cela signifie que cette partie du corps a besoin d’un apport d’énergie beaucoup plus important. Il faut donc garder la même position pendant cinq ou six minutes pour rétablir l’équilibre. » En ce qui concerne nos problèmes psychologiques, les maîtres de reiki expliquent que notre esprit n’a rien d’immatériel. C’est une véritable entité énergétique : un blocage psychique, une névrose, une phobie, etc., sont donc des « nœuds » énergétiques que l’on peut dissiper en les « massant ».
Mais le reiki ne serait-il pas un simple effet placebo, cette réaction psychologique purement inconsciente qui permet au corps de s’autoguérir dès l’instant où l’on croit au pouvoir d’un traitement ? « Il est vrai que ressentir un contact humain, se laisser aller entre les mains d’une personne qui s’occupe de vous, peut provoquer un bien-être considérable, voire déclencher un processus de guérison », explique Josette, psychologue pour enfants, qui s’est fait soigner par cette méthode. Alors, comment expliquer que cette technique fonctionne aussi avec les animaux ? On pourrait parler de « transfert affectif », mais que dire des plantes, qui semblent pousser plus vite après une séance d’imposition des mains ?
Les problèmes que pose le reiki aux esprits rationnels sont tels que de nombreuses expérimentations scientifiques ont été menées aux Etats-Unis, en Allemagne ou au Japon. Elles montrent que, lors d’un soin avec un guérisseur traditionnel ou un thérapeute de reiki, des réactions physiologiques se produisent véritablement chez le patient… sans pour autant qu’on en comprenne la cause.

Deux avantages de la technique : la possibilité de s’autoguérir et la rapidité de la formation. Elle s’effectue en trois ou quatre niveaux, à condition d’y mettre le prix : selon les écoles, les deux premiers séminaires coûtent de 152,45 € à 304,9 € ; le troisième, pour accéder au statut de « maître » de 1067,14 € 9146,94 € !

Inconvénient (de taille) : depuis quelques années, le nombre d’écoles s’est multiplié, sans compter les thérapeutes privés. Si toutes utilisent des bases identiques, elles ont une approche, voire une idéologie, différente. Les unes sont plus pragmatiques, les autres plus spiritualistes. Certaines parlent d’une simple voie de développement personnel, d’autres d’un parcours spirituel. Alors, comment choisir un bon thérapeute ? « Au feeling ! répond Ronald Mary, auteur du “Reiki vu par ses praticiens” (Le Souffle d’or, 1997). Il faut assister aux réunions d’information, que les thérapeutes organisent régulièrement, pour savoir si l’un vous convient ou non. »

Autre problème : dans leurs publicités, la plupart des écoles promettent monts et merveilles. « Il faut se méfier du marketing fait autour du reiki, explique Richard Trotta (Maître indépendant, il rédige et publie un bulletin d’information, “Le Reiki entre nous”). La seule guérison dont on puisse parler est spirituelle et psychologique, et elle peut être spectaculaire. Mais pour moi, le reiki est une relaxation profonde, qui aide simplement à se préparer à la guérison et n’a rien à voir avec les miracles dont on parle trop facilement. »

L’auto-reiki

Prenez-vous en mains
L’un des grands avantages de cette technique est qu’elle peut se pratiquer en autothérapie, c’est-à-dire pour soi-même, au quotidien et n’importe où – à la maison, au bureau, au cinéma, etc. Les positions des mains sont sensiblement identiques à celles d’une séance conventionnelle, avec quelques variantes.

Exemple : une petite anxiété ? Debout, placez une main à plat au centre de votre poitrine, l’autre au même niveau mais dans le dos, sur la colonne vertébrale, la paume tournée vers l’extérieur. Tenue cinq minutes, cette position harmonise la fonction cardiaque, stimule le système immunitaire, diminue l’anxiété. Il y a ainsi des gestes pour chaque petit problème de la vie – toux, grippes, maux de ventre, mal de dos, manque de confiance, stress, etc. Des gestes tellement simples qu’ils peuvent être enseignés à des enfants.

Le pouvoir de la méditation : peut-elle guérir ?

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La méditation est une pratique spirituelle venue d’Asie qui tend de plus en plus à s’occidentaliser. Indépendamment de sa dimension religieuse, elle séduit de nombreuses personnes par ses supposés bienfaits sur la santé dans son ensemble. Que faut-il en penser ? La méditation a-t-elle le pouvoir de guérir ?

Quels sont les effets de la méditation sur le corps ?

Quels sont les effets de la méditation sur le corps ?

Avant de savoir si la méditation peut guérir des maladies, il faut s’interroger sur l’influence qu’elle peut avoir sur le corps.

Selon plusieurs études, le cerveau aurait une certaine plasticité, c’est-à-dire qu’on pourrait l’entraîner comme un muscle. En mettant l’accent sur sa capacité de concentration, sur l’observation de notre propre intérieur, c’est-à-dire nos pensées et émotions, la méditation fait partie de ces entraînements mentaux. Le fait de la pratiquer permettrait d’augmenter la concentration de matière grise dans plusieurs régions du cerveau, comme l’hippocampe gauche ou le cervelet. En outre, les personnes qui ont une longue expérience en méditation présentent un cortex cérébral plus épais que des personnes comparables qui ne pratiquent pas la méditation. Cette différence est encore plus marquée chez les personnes âgées, dont le cortex s’affine progressivement avec l’âge.

Il est donc aujourd’hui scientifiquement prouvé qu’une activité purement spirituelle peut avoir un certain pouvoir sur le corps, et notamment sur le cerveau. Mais qu’impliquent ces changements du cerveau sur le fonctionnement du corps et sur le traitement des maladies en général ?

La méditation comme complément aux traitements conventionnels

Aujourd’hui, plusieurs établissements de santé publics et privés – dont la majorité se trouve aux Etats-Unis – incorporent la méditation à leur programme thérapeutique. La technique de méditation proposée est généralement la Mindfulness Based Stress Reduction (MBSR), c’est-à-dire la réduction du stress basée sur la méditation de pleine conscience. Cette technique a été introduite par le psychologue américain Jon Kabat-Zinn. Cette technique de méditation encourage à accueillir et observer les moments de stress quotidiens sans les juger. La réaction habituelle est de vouloir fuir les émotions négatives en s’absorbant dans une activité ou en pensant à autre chose, mais cela aurait tendance à les aggraver. Pratiquer quotidiennement la MBSR stimulerait ainsi les parties du cerveau qui jouent un rôle dans le processus de mémorisation, la régulation des émotions, ou encore la capacité à prendre du recul, de façon à ce que les patients puissent profiter de la vie, indépendamment des circonstances.

La méditation comme traitement à part entière

De manière générale, la méditation stimulerait l’activité du cortex préfrontal gauche, la partie du cerveau qui est responsable des sentiments positifs tels que l’empathie, l’estime de soi ou le bonheur, tout en diminuant les sentiments négatifs comme le stress, la colère ou l’anxiété. De plus, elle réduirait les sensations de douleur grâce à son action sur le cortex cingulaire antérieur, l’insula et le thalamus. A titre d’exemple, les adeptes expérimentés de la méditation Zen ont développé une résistance accrue à la douleur. Cela suppose que rien n’empêche une personne malade de pratiquer la méditation de manière indépendante et autonome, mais cela nécessite une régularité importante, une grande motivation et surtout du temps.

En fait, il faut retenir que la méditation permet surtout d’accompagner le malade vers l’acceptation de sa maladie pour la supporter de la façon la plus confortable possible. La réduction de la sensibilité à la douleur ou au stress, par exemple, ne supprime pas la cause de la douleur ni la maladie. Elle ne guérit donc pas directement la maladie, mais elle peut insuffler un autre regard sur elle, un état d’esprit qui, lui, peut favoriser la guérison. Elle peut tout de même difficilement se substituer à un traitement conventionnel, d’autant plus que ceux-ci ne permettent pas toujours d’accéder à la « guérison », dans le sens du retour à l’état qui précédait la maladie. Les deux approches sont donc complémentaires.

Sur quelles maladies la méditation a-t-elle déjà fait ses preuves ?

La méditation indiquée pour les maladies physiques

Des études ont montré l’efficacité de la méditation (de pleine conscience, notamment) dans les problèmes de peau, les douleurs chroniques, les troubles respiratoires, ou encore les problèmes du coeur.

Une étude réalisée à l’université de Calgary a notamment révélé que des patients atteints du cancer auraient ressenti des améliorations significatives de leur humeur et de différents symptômes liés au stress, ainsi qu’une réduction de la sensation de fatigue. D’autres études traitant des effets positifs de la méditation sur les patients atteints de cancer sont également disponibles. Une autre étude réalisée à Pittsburgh sur des patients souffrant de lombalgie chronique montre qu’ils auraient quant à eux développé une plus grande tolérance à la douleur et une meilleure forme physique, sachant que le fait de rester immobile a tendance à aggraver la lombalgie. La méditation aurait également permis d’améliorer l’efficacité des traitements aux ultraviolets chez les patients atteints de psoriasis. Cela s’explique sans doute par le fait que le psoriasis est généralement la manifestation physique d’un excès de stress.

Elle aurait donc non seulement des vertus « curatives » mais également préventives : une autre recherche a montré qu’une pratique régulière de la méditation, à raison d’une séance hebdomadaire pendant huit semaines, augmenterait la production d’anticorps de l’organisme. Cela peut s’expliquer par le lien qui unit les émotions positives et les réactions immunitaires. En outre, la méditation améliore l’intéroception (= conscience qu’une personne a de son propre corps, de ses sensations physiques) de la personne qui le pratique. Ainsi, elle est plus réceptive aux différents signaux – notamment  négatifs – que lui envoie son corps, et peut se rétablir plus rapidement que les autres en cas de maladie grâce au renforcement de son système immunitaire.

La méditation indiquée pour les maladies psychologiques

La méditation, au vu de tous les bienfaits qu’elle présente sur la gestion du stress, des émotions négatives, est évidemment indiquée dans les troubles psychologiques tels que le stress ou l’anxiété généralisée. Une étude réalisée sur des personnes souffrant d’anxiété généralisée a montré que huit semaines de pratique de la MBSR avaient permis de réduire significativement l’anxiété, comparativement à un groupe témoin.

L’observation de ses émotions et la prise de recul qu’implique la méditation sont donc d’une grande aide contre les troubles psychologiques. Elle permettrait d’ailleurs également de prévenir les rechutes dépressives.

La méditation présente-t-elle des contre-indications ?

La méditation ne présente presque aucune contre-indication. Toutefois, elle ne serait pas recommandée aux personnes souffrant de dépression majeure, car celles-là pourraient avoir plus de difficultés que les autres, lors d’un exercice de méditation, à laisser leurs émotions négatives défiler sans jugement, car le problème de la dépression consiste justement à ressasser les mêmes idées noires.